lundi 5 mars 2007

D’un paradis à un autre

Catemaco est le genre d’endroit ou l’on sait quand on arrive mais jamais quand on repart : un genre d’hôtel California à la mexicaine. A chaque fois que nous décidons de lever les voiles, nous découvrons un nouvel endroit magique qui nous fait reculer notre départ.

Le carnaval de Veracruz terminé, les touristes se sont mis à pulluler dans les rues de la petite ville ou nous nous sentions si tranquilles.
Nous allons donc nous réfugier pour quelques jours à Bahia Escondida, une baie cachée de l’autre bord du lac. Le camp n’est accessible qu’à pied, donc nous restons sur le stationnement au bord de l’eau les deux premiers jours : ça nous a permis de partager d’agréables moments avec les pêcheurs du coin. Ils étaient tous bien fiers de nous faire goûter leurs spécialités locales : l’un nous apportait des tegogolos (escargots-coquillages), l’autre des bébés écrevisses aspergées de citron vert, ou encore des topotes. Comme nous n’étions pas équipés pour faire frire ces petits poissons, Pablo nous suggère d’aller voir sa mama, qui saura les apprêter comme il faut. Soirée plus qu’exotique en compagnie de toute la petite famille de pêcheur, dans la cabana à coté. Mémorable.



Le lendemain nous finissons par franchir les 400 mètres qui nous séparent du camp de Bahia Escondida. Nous ne sommes pas déçus. Paillottes au bord du lac, tenu par Sacha, un hippy pur laine, et sa fille Melodie. C’est vraiment l’endroit idéal pour se ressourcer, faire des partys entre amis, établir une petite communauté au milieu de la nature. Débile.



Nous y retrouvons Eloi, un francais de 20 ans sur la route depuis bien plus longtemps que nous et Chloe, une suissesse baroudeuse et vraiment cool (nous espérons que nos chemins se recroiseront un jour Chloé). Nous les avions rencontrés à tour de rôle la veille alors qu’ils s’en allaient faire des emplettes en ville. L’endroit est tellement sympathique que nous y restons plusieurs jours. Nous tombons bien, Sacha organise un party pour les 15 ans de Melo : fête bien colorée, plats savoureux, musique mexicaine, pas mal cool.



Ces quelques journées à la Bahia Escondida nous ont bien reposés et nous sommes prêts à reprendre la route.

Nous embarquons Eloi dans notre Casa Burrito : il s’en va dans les Chiapas comme nous. Sacha nous conseille de suivre la côte du Golfe, via une langue de terre coincée entre la lagune et l’océan. L’endroit est certes magnifique, à première vue c’est le paradis : plage déserte et palmiers rien que pour nous, une vraie carte postale. Mais nous réalisons assez vite pourquoi les touristes n’ont pas encore assailli la plage : des milliers de brûlots se jettent sur nous sans relâche de la nuit. Nous sommes contraints d’évacuer la van pour monter la tente en toute urgence sur le sable mouillé, au grand vent. Là ils nous laissent finalement quelques heures de repos. Le matin, d’un commun accord, nous fuyons la plage que nous avons renommée Laguna Del Bruleros.


Des portions de la route se sont effondrées, les véhicules sont obligés de passer sur le terrain des gens qui font payer un péage; à chaque nouvelle maison ou presque, une corde se tend entre 2 palmiers nous forçant à arrêter et payer la somme réclamée, contribution à l’entretion des routes avec des écorces de noix de coco je suppose. ;) Les habitants de la Lagune se sont trouvé une belle source de revenu; nous en étions stupéfaits et amusés à la fois. Vraiment dépaysant.

Eloi fait dire à Suzanne que ses confitures de piments sont vraiment délicieuses. « C’est ma découverte de la semaine! » dit-il. Il faudra lui envoyer la recette.

Aucun commentaire: